La Croix : Comment réagissez-vous, êtes-vous inquiet de ces évolutions ?
Mgr Éric de Moulins-Beaufort (président de la Conférence des évêques de France) :
« (…) Appeler « loi de fraternité » un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution… Nous, évêques, demandons que la société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort…
(…) Ce qui aide à mourir de manière pleinement humaine, ce n’est pas un produit létal, c’est l’affection, la considération, l’attention… Le Président met en avant les « souffrances réfractaires ». Elles font peur à tout le monde… Mais penser que la solution consiste à faire mourir et non pas à soutenir, accompagner, aimer… c’est effrayant ! Ne vaudrait-il pas mieux développer le soutien aux « aidants » ? …
(…) Au coeur de notre système de santé, il y aurait désormais ce possible, tellement plus facile et moins coûteux que tout le reste…
(…) Je suis stupéfait que les Ehpad soient mentionnés parmi les lieux possibles. Comment réagiront les autres résidents ? À quel double jeu veut-on contraindre les personnels soignants ? … (…) La foi chrétienne éclaire en profondeur notre conception de la vie et de nos responsabilités humaines, mais il n’y a pas besoin d’être chrétien pour penser qu’une société se grandit en refusant de donner la mort et en mobilisant ses forces pour accompagner chacun jusqu’au bout de sa vie…
(…) Il n’y a pas besoin d’être chrétien ni même de croire en Dieu pour comprendre le danger qu’il y a à ce qu’une société participe à mettre fin à une vie humaine…
C’EST UN FAUX PROGRÈS QUE D’OFFRIR LA MORT COMME SOLUTION. »
Extraits ressortis d’une interview du journal La Croix
https://www.la-croix.com/religion/mgr-moulins-beaufort-loifraternite-
suicide-assiste-euthanasie-20240310