Mgr Benoît Bertrand a été nommé, mardi 4 juin, évêque de Pontoise (Val-d’Oise). Celui qui était jusqu’ici évêque de Mende, en Lozère, succède à Mgr Stanislas Lalanne qui a atteint en août dernier la limite d’âge fixée à 75 ans.
Changement de décor notable pour Mgr Benoît Bertrand. Celui qui était depuis 2019 à la tête de l’Église de Lozère, ce département montagnard le moins peuplé de France où il avait surtout cherché à développer une « pastorale de la proximité », s’apprête à mettre le cap vers l’effervescent et gigantesque diocèse de Pontoise. Comment a-t-il reçu cette demande, officialisée jeudi 4 juin par le pape François ? « D’abord avec étonnement », confie celui qui indique avoir « pris le temps d’intérioriser, ces dernières semaines, cet appel de l’Église pour l’accueillir aujourd’hui dans la paix » – ce qui ne l’empêche toutefois pas de ressentir, ces jours-ci, un brin de « fébrilité ».
De son futur territoire pastoral, Mgr Bertrand ne connaît pas encore grand-chose. Issu d’une famille pratiquante, ce natif de Nantes (Loire-Atlantique) – une région qu’il n’a d’ailleurs que très peu quittée pendant les vingt-cinq premières années de son sacerdoce, de son ordination en 1991 à sa nomination comme vicaire général de l’Église locale en 2010 – semble toutefois se projeter avec enthousiasme dans cette nouvelle page de son épiscopat. « Je sais qu’il s’agit là d’un grand diocèse, dynamique, très international – on y recense 140 nationalités ! – avec une belle diversité », pointe-t-il.
Pharmacien de formation – un cursus qui l’a rendu sensible « au monde de la souffrance, de la maladie et de la mort » – avant d’emprunter à 23 ans le chemin de la vie consacrée, Benoît Bertrand devrait accorder une attention particulière au bien-être de l’important presbyterium dont il aura désormais la charge : 107 prêtres diocésains, 44 prêtres religieux, auquel s’ajoutent par ailleurs 58 religieux et 28 diacres. En 2020, il avait ainsi été chargé de piloter, au niveau de la Conférence des évêques de France (CEF), une étude fouillée sur la santé physique des prêtres diocésains en activité. « La démarche avait rencontré un bon écho et a eu des répercussions ensuite au niveau du clergé », relit-il aujourd’hui.
Ces dernières années, le professeur de théologie morale a encore eu d’autres responsabilités notables. En 2022, il avait ainsi effectué, avec Mgr André Marceau, évêque émérite de Nice, une visite pastorale au sein de la communauté Saint-Martin, afin de « l’accompagner dans son développement, et de l’aider à mieux s’insérer dans l’Église de France ». S’il ne peut dévoiler encore les préconisations du rapport « très dense » qui a, depuis, été envoyé à Rome, Mgr Bertrand s’apprête à prendre la tête d’un territoire au sein duquel cette communauté est particulièrement dynamique.
En octobre dernier, celui qui préside la Commission doctrinale de la CEF avait fait partie de la petite délégation envoyée pour représenter la France à la première assemblée synodale romaine, lancée en 2021 par le pape pour réfléchir à l’avenir de l’Église.
Convaincu que c’est « en étant profondément humain que les coeurs s’ouvrent à l’Évangile », Mgr Bertrand sera installé le 15 septembre, à 15 heures, à Pontoise. D’ici cette date, Mgr Lalanne est nommé administrateur apostolique.
Source : La Croix (Malo Tresca – 4/06/24)