Le résultat annoncé pour les élections des députés européens a tout de suite été l’occasion d’un « coup de théâtre ». Le président de la République a de suite annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué des élections pour le 30 juin prochain.
D’une certaine façon, « les cartes sont rebattues », quelque chose de nouveau peut arriver alors que tout semblait figé ! Cela peut nous déstabiliser, nous effrayer… Pour certains, c’est une source de joie et d’espérance… Quelles que soient nos opinions, « quelque chose de neuf » peut advenir.
Nous faisions l’expérience d’une sorte d’enlisement et de paralysie de la vie politique de notre pays. Les partis de gouvernement ensablés dans leurs divisions internes et la guerre des chefs, incapables de proposer un programme tenant compte de l’ensemble de la population. Le parti au pouvoir manquant de cohérence interne et d’une assise solide au Parlement. Un parti cherchant sans cesse le conflit et l’extrême, un autre se tenant le plus possible « à l’écart » afin d’éviter de s’engager, espérant ainsi engranger des voix (et ce fut le cas !)
Ce que nous pouvons espérer, c’est que, petit à petit, de crise en crise, émerge un désir du bien commun plus grand. Un désir de construire ensemble un pays fort, généreux et réaliste ; un pays où on ne s’accuse pas mutuellement, où on ne se montre pas du doigt. Alors je le crois profondément, le Seigneur permettra que se lèvent des personnalités ayant une vision large de la situation et une capacité d’y faire face.
Il nous faut oeuvrer pour sortir « du moule » de la droite et de la gauche ; moule qui, d’une façon ou d’une autre, reste encore trop marqué par le contexte du 20e siècle et la pensée marxiste. Il nous faut aussi apprendre à mieux réguler notre société de consommation qui n’est plus source de liberté et de développement, mais d’asservissement et de destruction de la planète. Les enfants et les jeunes, les plus fragiles, en font largement les frais. Nos sociétés occidentales ne sont plus au service du bien des personnes, mais au service de l’argent et de la jouissance (qui asservit et fait consommer).
Comment y parvenir si chacun et chacune d’entre nous ne s’engagent pas dans un chemin de conversion de sa façon de penser et de vivre, sous l’action de l’Esprit Saint, éclairés par la Sainte Écriture et la pensée de l’Église (lire Romains 12, 1-3) ? Le Psaume (44, 3-5) nous présente le Christ ainsi :
« Tu es beau, comme aucun des enfants de l’homme, la grâce est répandue sur tes lèvres : Ton honneur, c’est de courir au combat pour la justice, la clémence et la vérité ».
Qu’en communion avec Lui nous menions le même combat !
Guillaume Villatte, + prêtre