Lorsqu’on fait le choix d’entrer au séminaire ou dans une communauté religieuse, ce n’est pas d’abord par goût personnel ou par tempérament, encore moins en vue d’un projet de carrière ! C’est la réponse concrète à ce qui est perçu comme un appel de Dieu. Cet appel personnel a touché le fond de notre coeur. Comme un feu qui s’embrase, il se manifeste souvent à travers un désir auquel on a envie de répondre…
L’appel de Dieu n’est pas désincarné : ce n’est pas une « voix off » dans la prière !
Il rejoint notre vie là où nous en sommes, avec tout ce que nous sommes. Parfois de manière surprenante, alors que rien apparemment ne nous y préparait. Il arrive aussi qu’on en prenne conscience parce que d’autres, en nous voyant vivre concrètement, posent eux-mêmes la question : « Tu n’as jamais pensé à devenir prêtre ? » « Je te verrais bien religieuse… ». Le plus souvent, son appel nous atteint à plusieurs moments de notre itinéraire, comme une rivière souterraine qui resurgit. Combien de prêtres font remonter l’histoire de leur vocation au moment de leur première communion : « Ce jour-là, j’ai désiré devenir prêtre… ». On pourrait dire de la vocation qu’elle grandit avec nous… jusqu’au moment où l’on en prend conscience.
« Il y a quelque temps, vous pouviez vous dire que vous construisiez votre vie. Mais surtout, vous pouviez vous dire que vous faisiez ce que vous vouliez, que c’était vraiment « votre chemin ». Et voilà qu’au milieu de ce chemin, il y a eu un appel qui est venu vous saisir ; et cet
appel de Dieu vous fait suivre le chemin d’un autre… Comment se fait-il que nous désirions appartenir à quelqu’un d’autre qu’à nous-mêmes ?
Pourquoi est-ce ce chemin que nous voulons ? »
Extrait d’une retraite prêchée par Mgr Jérôme Beau, ancien évêque auxiliaire de Paris et ancien directeur de l’OEuvre des Vocations (Tirés du site : Oeuvre des vocations)