Regarde le Christ dans l’épreuve de la Passion « Quand toi, Dieu, tu fus présenté devant Caïphe, quand toi, le juge, tu fus condamné devant Pilate, les puissances des cieux tremblèrent d’effroi. Entre deux larrons tu fus élevé sur le bois ; toi, sans péché, tu fus compté au nombre des criminels. Tout cela tu l’as enduré pour le salut de l’homme. Seigneur innocent, gloire à toi ! » (de l’office orthodoxe du Vendredi Saint)…
« Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort ». (Ph 3,10)
Regarder le Christ dans l’épreuve de la Passion ! Non par dolorisme ou par la souffrance pour la souffrance. La souffrance n’est jamais positive en elle-même. Le Seigneur lui donne une dimension positive et la fait déboucher sur la vie plus forte que la mort, il nous rend conformes à lui.
Contempler le Christ dans l’épreuve ne nous dispense pas de le servir à travers nos frères et sœurs en humanité. Voici ce qu’écrivait un anonyme du XIVème siècle :
Christ n’a pas de mains, il n’a que nos mains pour faire son travail d’aujourd’hui ;
Christ n’a pas de pieds, il n’a que nos pieds pour conduire les hommes sur son chemin ;
Christ n’a pas de lèvres, il n’a que nos lèvres pour parler de lui aux hommes ;
Christ n’a pas d’aide, il n’a que notre aide pour mettre les hommes de son côté.
Nous sommes la seule Bible que le peuple lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu écrit en actes et en paroles…
Tant que nous ne serons pas face-à-face avec Dieu, nous ne comprendrons pas toute la signification des souffrances du Christ.
Ce dont nous sommes sûrs par la foi, c’est que la Passion est pour nous source de vie éternelle. Pour que la douleur n’écrase pas l’homme, le Christ l’assume et la partage avec lui.
Ô croix, indicible amour de Dieu et clarté du ciel ! Croix, salut éternel,
Croix, terreur des méchants, soutien des justes, Lumière des chrétiens.
Ô croix, par qui sur terre un Dieu fait homme fut notre esclave.
Par toi, l’homme dans le ciel de Dieu est devenu roi !
Ta lumière vraie a jailli, la maudite nuit fut vaincue.
Tu as renversé pour les croyants les temples par la main des nations.
Tu es devenue l’échelle où l’homme monte au ciel.
Sois toujours pour tes fidèles la colonne et l’ancre :
Soutiens notre demeure, conduis notre barque,
Dans la croix, établis notre foi, En elle prépare notre couronne ».
(de Saint Paulin de Nole)
Jean Claude Bréhin, diacre de la paroisse St-Yves en pays de Morlaix