Jésus est l’envoyé du Père. Toute sa vie est en référence au Père : « ma nourriture est de faire la volonté du Père » dit-il dans l’Évangile. Nous rappeler cela nous conduit au mystère de l’incarnation. Le Fils éternel de Dieu, égal à Dieu, a quitté « la gloire qui l’égalait à Dieu pour se faire homme. » (Philippiens, chapitre 2)Dans un passage de l’Évangile, il dira aux Apôtres (c’est-à-dire « les Envoyés ») « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20, 21). Et à travers eux c’est toute l’Église, tout le Peuple de Dieu qui est envoyé. C’est chacun et chacune de nous. C’est bien ce que désire nous rappeler la nouvelle traduction du missel romain quand, après la bénédiction, il propose la formule suivante pour l’envoi : « Allez porter l’Évangile ».
Les trois sacrements de l’initiation chrétienne nous unissent intimement au Christ ; à son être, à sa vie et à sa mission. Le sacrement de l’eucharistie est aussi appelé communion. Son renouvèlement, chaque jour, chaque dimanche,
témoigne que nous n’avons jamais fini d’entrer plus avant dans l’intimité du Seigneur et de nous découvrir frères et sœurs.
C’est à partir de cette expérience du Peuple de Dieu que chacun et chacune de nous entend l’appel et la responsabilité à « sortir ». Oui à « sortir » pour rejoindre nos proches, ceux et celles que nous croisons chaque jour, et leur témoigner combien Dieu les aime comme un tendre Père. C’est cette expérience qui conduit notre vie chrétienne à la maturité
de l’Esprit, comme au jour de la Pentecôte « Les Apôtres proclamaient à la foule les merveilles de Dieu » (Actes 2).
Comment être unis au Christ par le sacrement de l’eucharistie sans se laisser brûler de son Amour sauveur pour les Hommes ? Comment être en communion avec le Christ sans être animé par son Esprit
Saint qui le conduit à chercher la brebis perdue ? Pour cela il nous faut « sortir » de certaines de nos contraintes de temps, de respect humain, de peurs et de réflexes éducatifs. Risquer « de sortir », c’est donner l’occasion à l’Esprit de Dieu d’agir à travers nous et de faire des merveilles…
Une communauté chrétienne est un lieu de ressourcement, oui ! Mais à la mesure où elle est un lieu d’engagement
missionnaire, d’attention au salut de nos proches. Le temps de l’Avent est propice à porter témoignage du mystère de Noël et d’inviter à en goûter sa saveur…
Guillaume Villatte, prêtre