Posted by on 28 avril 2025

Dans la lumière de Pâques, notre cher pape François vient de rejoindre la Maison du Père, en ce lundi 21 avril 2025. Surprenant et attachant, il fut, assurément, le successeur de Pierre dont notre Église avait besoin. Pasteur courageux, proche de ses brebis, attentif aux petits et aux pauvres, il a travaillé, avec zèle et autorité, à la conversion de notre Église. Lui-même a su écrire et téléphoner à des personnes éprouvées.
Ses paroles étaient simples et, par tous, compréhensibles. Il savait mettre à l’aise ses interlocuteurs et reconnaissait volontiers lui-même être un peu « rusé ». Il aimait demander aux foules venues l’écouter : « Priez pour moi ! ». Le jésuite arrivé au Vatican n’a pas changé son rythme de vie. Grand travailleur, discipliné, accordant de longs moments à la prière personnelle, il savait rester en silence avant de donner un conseil. Il a voulu rendre accessible à tous la Parole de Dieu. Soucieux de modernité et de discernement, le pape François a ouvert les portes ! Il lui a plu de recevoir des personnes fort diverses, comme encore récemment l’humoriste Gad Elmaleh. Bref, il nous a conduits sur les chemins de la proximité, manifestant l’Église de la rencontre et de la joie. Il a voulu promouvoir une Église missionnaire, donc synodale, impliquant le plus grand nombre. Quelle grâce ai-je eue d’avoir vécu le dernier synode à ses côtés !

Nous nous souviendrons de ses grands textes offerts à notre méditation. Jamais une exhortation apostolique ne fut autant travaillée en paroisse que Evangelii Gaudium, nous invitant, avec vigueur, à sortir vers les périphéries. Elle fut, précise Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de notre Conférence épiscopale, « une bouffée d’air frais et de dynamisme pour nos diocèses et pour les fidèles de tous ordres ». Laudato Si’ suivie de Laudate Deum marqueront, et pour longtemps, la réflexion et l’action devant la crise environnementale,
sociale, culturelle et spirituelle. « Tout est donné, tout est lié, tout est fragile », disait-il. Avec son encyclique Fratelli tutti, le pape François a convoqué les hommes et les femmes de bonne volonté à la fraternité et à l’amitié sociale. Rappelons-nous encore l’exhortation apostolique Amoris Laetitia dans laquelle il appelait l’Église à accompagner les couples et les familles dans leur vocation.

En ce qui me concerne, je garderai, dans ma mémoire spirituelle, mes échanges avec lui lors du récent synode à Rome mais aussi son appel à « la sainteté de la porte d’à-côté », dans son exhortation lumineuse et audacieuse sur la joie des saints. Que de discours, de catéchèses ou d’homélies lors de sa messe matinale à Sainte-Marthe ! Nous connaissions son style direct et
chaleureux, ses thèmes privilégiés, ses formules et ses remises en cause : mettre les pauvres – en particulier les migrants – au coeur d’une Église synodale, lutter contre les abus sexuels et le cléricalisme, respecter notre Maison commune, comparer l’Église à un hôpital de campagne, appeler les enfants et les personnes âgées à construire l’avenir des peuples, témoigner de la joie de croire et d’aimer, manifester inlassablement en paroles et en actes la miséricorde… « Dieu ne se lasse pas de nous pardonner si nous savons revenir à lui avec le coeur contrit », disait-il lors de sa méditation du premier angélus.

Le 13 mars 2013, la journée s’achevait à Rome dans un nuage de fumée blanche, avec l’élection d’un nouveau pape venu du bout du monde, l’Argentine : « Je voudrais donner la bénédiction, mais auparavant, je vous demande une faveur avant que l’évêque bénisse le peuple, je vous
demande de prier le Seigneur afin qu’il me bénisse : la prière du peuple, demandant la bénédiction pour son évêque ».
Pape François, merci de ce que vous avez donné à notre Église pauvre et fragile, fière et heureuse de croire en son Seigneur. Vous avez été, pour nous tous, un grand homme pour notre monde. Vous avez su travailler, avec coeur et intelligence, pour le rendre plus amical et fraternel. Là où vous êtes maintenant, nous vous remercions, une nouvelle fois, de nous bénir. Priez pour nous !

  • Benoît BERTRAND, évêque de Pontoise, lundi 21 avril 2025