Le dimanche des Rameaux et de la Passion est revêtu d’un caractère festif et printanier. Il célèbre l’accueil triomphal de Jésus par la foule de Jérusalem : un triomphe bien modeste ; pas de chevaux, ni de guerriers, ni de tapis rouge ; simplement un petit âne et, sur le sol, les vêtements des gens heureux de le voir.
Curieuse mise en scène ! Jésus aurait pu trouver mieux pour son entrée dans Jérusalem ! Il est attendu par la foule rassemblée pour l’acclamer. Sa réputation le précède mais, jusque-là, Jésus évitait la foule qui voulait l’enlever pour faire de lui un roi (Jn 6, 15). Ses disciples ont bien essayé de le dissuader de revenir en Judée où l’on voulait le lapider (Jn 11, 8). Non, Jésus avance, déterminé, têtu comme l’âne sur lequel il est assis.
Curieuse d’ailleurs, cette histoire d’âne. « Pourquoi le détachez-vous ? Parce que le Seigneur en a besoin », nous rapporte l’évangile de la bénédiction des Rameaux. Même si l’âne est un moyen de transport courant à l’époque, l’âne n’est tout de même pas des plus dociles et le trajet n’est pas garanti. On a déjà vu certains ânes refusant d’avancer avec des touristes sur le dos, en plein soleil, malgré le cri de l’ânier. « Quand ça veut pas, ça veut pas… » Le choix de l’âne, jamais monté et donc plus récalcitrant à se laisser faire, est-il à mettre en relation avec la détermination de Jésus à entrer dans Jérusalem pour y accomplir sa mission ? Ou bien avec notre entêtement à résister à Dieu sauf si c’est Jésus qui nous y conduit ?
En ce dimanche des Rameaux, porte d’entrée dans la grande semaine, la Semaine sainte, Jésus avance au bout de sa mission : donner sa vie pour sauver la nôtre. Librement, souverainement : « Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18). Et si nous acceptions d’être la monture dont il a besoin ? Prenons un moment Jésus sur nos dos, lui prendra nos croix sur le sien. Ô Christ, tu avances vers ta passion volontaire, laisse-nous t’accompagner jusqu’au pied de la Croix !
Ce dimanche est marqué aussi par le récit de sa Passion. C’est un mot à double sens : nous faisons mémoire des souffrances que Jésus a subies et en même temps de l’amour passionné dont il a fait preuve toute sa vie et particulièrement au moment d’affronter son procès et sa mort. Nous sommes appelés, nous aussi, à imiter son exemple pour notre salut et celui de l’humanité toute entière. Bonne montée vers Pâques et Paix à vous !
Père Augustin, curé de la paroisse.